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Accélération du retrait des A-10 !

L’US Air Force (USAF) a accéléré le retrait du célèbre A-10 « Warthog ». Jusqu’ici, un seuil de 10 à 15 appareils était retirés, passant maintenant à presque 40 machines.

 

Le A-10 au temps de sa gloire@ USAF


Changement de rythme

L’USAF a finalisé l'envoi d'au moins 39 A-10 d'attaque aux installations de la base aérienne Davis-Monthan en Arizona en 2024, représentant plus du double d’aéronefs qui ont été envoyés l'année précédente. Selon les plans de l'USAF, la plate-forme serait complètement retirée d'ici la fin de la décennie, bien qu'elle soit toujours en vigueur dans les missions de combat telles que celles récemment menées en Syrie. Les informations ressortent des multiples rapports mensuels préparés par le 309.º Groupe de maintenance et de régénération aérospatiale (AMARG) de l'US Air Force (populairement appelé "The Boneyard"), qui gère les avions retirés du service qui sont livrés à Davis-Monthan, qui détaillent la réception des avions de janvier à septembre de l'année dernière. On recense environ 157 exemplaires du A-10 stockés, divisés en 50 A-10A et 107 A-10C.

En approfondissant les détails, il convient de souligner que, comme indiqué dans les présentations des demandes de budget annuel de la défense des États-Unis pour l'exercice 2024, l'USAF a affirmé avoir 218 avions A-10 en service ; 17 de moins qu'en 2023 compte tenu des envois précédents à l'AMARG. Compte tenu de ce nombre, le nombre susmentionné de 39 avions représenterait près de 20 % de la flotte, ce qui rend compte du rythme accéléré que la force cherche à donner au retrait de la plate-forme. 

En retraite @ USAF


Un maintien minimal

Pour l'instant, l'USAF a obtenu que le projet de loi annuel de politique de défense pour l'exercice 2025 l'oblige à maintenir un nombre considérablement inférieur d'avions A-10, ce nombre passant de 135 à 96 unités. Ce dernier permettrait à l'institution d'avancer encore plus rapidement dans ses plans de retrait du « Warthog ».

 

Ce qui a changé

Pour l’USAF, un avion de combat se doit d’être capable de remplir plusieurs types de missions, ce dont l’A-10 est incapable. Trop spécialisé, l’avion ne peut répondre qu’à une mission unique. Cette hyperspécialisation est utile dans un cadre de conflit basique, mais n’est plus viable dans la haute intensité telle que nous l’observons au sein du conflit ukrainien. Ce dernier nous montre que l’appui aérien rapproché (CAS) est en chute libre du fait de l'efficacité des défenses aériennes modernes et de leur concentration. Pour l’USAF :  L'A-10 un avion formidable dans un environnement incontesté. Le défi est de le remplacer pour faire face à  l’appui rapproché contesté (CAS).

Si l’A-10 n’est ainsi plus adapté pour l’appui rapproché dans un conflit moderne, d’autres avions le sont également. Et c’est l’ensemble du concept CAS qui doit être repensé à l’avenir. Le terme « Air » est-il toujours tout à fait adéquat dans le nom et la définition du CAS ? (C'est-à-dire que le mot « Air » implique uniquement le soutien fourni par avion ?

Un concept « Air Only » doit-il évoluer vers une vision cross-Service/Domaine. Par exemple, avec des tirs conjoints/tir indirect.

Les équipements, les actifs, la formation d'aujourd'hui doivent évoluer et se standardiser pour faire face aux changements technologiques et conceptuels du futur. En effet, les ressources sont moins nombreuses et plus chères, et leur utilisation doit être optimisée pour un meilleur résultat.

Les composants doivent accepter le fait que l'état d'esprit de l'assistance rapprochée doit changer radicalement d'une intervention uniquement aérienne à un concept interservices/multi-domaines (éventuellement à « tous les domaines ») pour contrer les défis futurs du champ de bataille moderne. L'évolution des menaces ne permettra plus à aux équipages d'opérer en toute liberté comme ils le faisaient auparavant. Parce qu'il sera toujours impératif de fournir un soutien rapproché où et quand il est nécessaire aussi rapidement et aussi précisément que possible, un changement radical de la doctrine et des CAS est nécessaire. Non seulement il faudra enseigner au personnel l'importance de la réflexion commune, mais il faudra également changer institutionnellement la façon dont nous nous formons et opérons ensemble. Il va sans dire qu'un changement aussi radical aura des conséquences historiques et des implications sur l'environnement de commandement.

 

 

Quels remplaçants ?

De ce point de vue, il n’y aura pas « un » mais des remplaçants au A-10. De l’artillerie fonctionnant en mode guerre réseau (canons, roquettes guidées), des drones d’attaques lancés depuis le sol et les futures formations de F-35 épaulées par des drones de combat. Dans ce contexte, l’USAF  cherche des solutions ayant des capacités multi-rôle. Les combattants doivent être capables de remplir plusieurs ensembles de missions. Les bombardiers ne sont pas oubliés avec l’emploi d’armes de haute précision.

En clair, cela veut dire que les remplaçants du A-10 n’attaqueront plus au canon en tournoyant au-dessus de l’adversaire. La menace sera identifiée à distance à travers le F-35 par exemple. Ce dernier servira de « nœud décisionnel » pour diriger, guider et lancer les systèmes (armes, drones) qui répondront à cette menace.

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