Comme chaque début d’année, les avionneurs font part des résultats obtenus en matière de commandes et livraisons. L’après COVID était très attendu et le duopole Airbus/Boeing est à nouveau sur la bonne voie.
Une situation qui s’améliore
Les deux avionneurs ont retrouvé de bonnes perspectives durant l’année 2022 et ceci malgré des ralentissements du côté des fournisseurs qui ont peiné à monter en cadence. Chez Airbus l’objectif des livraisons de 720 avions n’est pas atteint justement pour cette raison. Chez Boeing le sourire est de retour avec également des difficultés d’approvisionnement et la fin de la crise du B737 « MAX ».
En détails
L’avionneur européen a livré 661 avions commerciaux à 84 clients en 2022 et enregistré 1’078 nouvelles commandes brutes. Fin décembre 2022, le carnet de commandes d’Airbus s’élevait à 7’239 appareils. Airbus réalise ainsi sa meilleure performance depuis 2017. Concernant le détail des programmes, l’A220 a enregistré 127 nouvelles commandes brutes, tandis que la Famille A320neo a comptabilisé 888 nouvelles commandes brutes. Sur le segment des gros-porteurs, Airbus a engrangé 63 nouvelles commandes brutes : 19 A330 et 44 A350, dont 24 A350 « Freighter ».
Chez Boeing, l’avionneur a livré 480 avions en 2022 grâce à une accélération au quatrième trimestre et a réceptionné 808 commandes nettes sur l’année. Le nombre de livraisons représente une augmentation de 40% par rapport à l’année précédente, mais aussi la meilleure performance depuis 2018. Boeing a livré 69 avions commerciaux en décembre, dont 53 B737 MAX, portant le total des livraisons pour 2022 à 480 avions. On notera 561 commandes pour le B737 MAX,
213 commandes de gros-porteurs, dont 114 B787, 31 B767 et 68 B777,78 commandes sur la gamme de fret de Boeing, dont 45 commandes pour le B767-300 « Freighter » et le B777 « Freighter ». S’ajoutent le lancement du B777-8 « Freighter » avec plus de 50 commandes.
Perspectives d’avenir
Le duopole Airbus/Boeing peut voir l’avenir d’un bon œil, les prévisions moyennes pour les 20 prochaines années avancent un besoin pour près de 40 ‘000 avions neufs. D’une part cette demande est l’effet directe de la croissance du trafic aérien mondial, mais également pour les compagnies de remplacer leurs appareils par des avions plus économes et plus propres. L’électrification des avions régionaux et les perspectives d’avions à moteurs électrique-hydrogène pourraient mêmes faire bondir les estimations d’ici 10 ans. On notera que si Airbus/Boeing vont rester les deux principaux avionneurs, la Chine avec l’arrivée du C919 et de l’ARJ21 va progressivement venir prendre quelques parts de marché. A terme, la Chine pourrait avec une gamme d’avions gros-porteurs venir taquiner de près le duopole occidental.
L’effondrement du trafic aérien mondial suite à la crise du COVID ne devrait pas retrouver son niveau de 2019 qu’entre 2023 et 2025. L’impact ne sera donc que de courte durée. A plus forte raison, que la demande d’avions plus économe et propres permet actuellement de gagner 15 à 20 % de consommation de kérosène. L’arrivée de carburant SAF devrait également favoriser la demande d’avions neufs, bien que la production de ce type de carburant soit encore très insuffisante. La décarbonisation de l’aviation représente un véritable « booster » avenir pour l’ensemble du secteur.
Concernant les zones de croissance l’Asie-Pacifique devrait concentrer 23 % des livraisons d’avions neufs, devant la Chine 21 %, l’Europe 21 % et l’Amérique du Nord 18 %. Quelque 80 % du besoin d’avions neufs concerne des avions monocouloirs (type A320 ou Boeing 737, 20 % des long-courriers A330, A350, B787, B777.
Le besoin d’avions cargos est estimé à près de 2’440 appareils avec une augmentation de 900 appareils. Selon un étude cette augmentation serait la réaction due à la démocratisation du commerce en ligne.
Photos: 1 Famille Airbus@ Airbus 2 B737 MAX @ Boeing
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