Doter les futurs Rafale d’un drone collaboratif n’est pas nouveau. La France passe de la parole aux actes avec le coup d'envoi du développement d'un drone de combat aérien.
A l'avenir le Rafale disposera d'undrone collaboratif @ Dassault
Officialisation du projet
Le ministre de la Défense Sébatien Lecornu a donc annoncé le début du développement d’un drone de combat collaboratif qui servira d'ailier sans pilote aux futures versions du Rafale, ceci dans le cadre d'un contrat avec Dassault Aviation. Ceci se fera en parallèle au développement du standard F5 de l’avion.
Le drone ailier furtif sera piloté directement depuis le cockpit du Rafale, a indiqué le ministère des Armées dans un communiqué. Le véhicule aérien de combat sans pilote s'appuiera sur les travaux de Dassault Aviation avec le démonstrateur européen sans pilote nEUROn.
L’enseignement du nEUROn
Le constructeur aéronautique français a lancé le programme de démonstration européen nEUROn en 2003 en partenariat avec la Suède, l’Italie, l’Espagne, la Suisse et la Grèce. Le drone a effectué son vol inaugural en décembre 2012 et a largué pour la première fois une arme depuis sa baie interne en septembre 2015. Malgré les très bons résultats du projet, ce dernier n’a pas accouché d’un aéronef de série. Dommage, car l’Europe aurait eu un certain avantage sur ses concurrents.
Dassault en tant que maître d’œuvre travaille maintenant au concept futur qui viendra épauler le Rafale sur la base des enseignements tirés du nEUROn.
Ne pas rater le virage
Cette annonce est un pas décisif et très important, car les projets de drones collaboratifs ou MUM-T, soit la collaboration étroite entre un avion de combat piloté et des drones (ou Remote Carriers), sont en pleine expansion. Les premiers systèmes aux États-Unis seront bientôt prêts à entrer en service ainsi qu’en Chine et en Russie avec les essais, même mitigés, en opération au-dessus de l’Ukraine.
Dernièrement, Airbus a présenté de son côté son concept "Wingman", autofinancé, destiné à être utilisé avec des avions Eurofighter.
Développement avec le Standard F5
Le futur drone collaboratif est intimement lié au futur standard du Rafale dans sa version F5. Ce dernier embarquera le futur missile nucléaire ASN4G, qui constituera une évolution majeure de la dissuasion nucléaire aéroportée française. Ce nouveau missile est en développement chez MBDA pour remplacer le missile supersonique ASMP à lanceur aérien actuellement embarqué sur le Rafale, le nouveau missile devant être opérationnel à partir de 2035. Le nouveau missile sera doté de plusieurs ogives et de performances dans le domaine de l'hypersonique.
Le standard F5 doit permettre d’assurer le lien avec le futur système SCAF tout en assurant une capacité viable jusqu’en 2060. Les premières études pour le standard F5 ont été lancées l'année dernière, le développement à grande échelle devant commencer à l'horizon 2026-27.
Encore du travail sur le F4
Au-delà de l’effet d’annonce, il faut encore à Dassault finaliser l’actuel standard F4 dont l’incrémentation 1 (30% du standard) est actuellement disponible. Il faut attendre l’incrémentation 2 et enfin l’incrémentation 3 en 2030 pour « enfin » disposer à 100% du standard F4 indispensable pour se diriger ensuite sur la version F5. Quoiqu’il en soit, il est indispensable de préparer l’avenir avec des drones collaboratifs, sans quoi le fossé ne pourra être comblé.
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