Si Ankara veut moderniser ses avions de combat F-16, cela passera par son acceptation de l’entrée de la Suède au sein de l’Otan ! Tel est le message adressé par le président Joe Biden au président Erdogan.
Retard dû à la position d’Ankara
Cette vente aurait pu être accordée il y a plusieurs mois. La position négative d'Ankara en ce qui concernant la ratification des protocoles d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan a motivé le blocage de la vente. La Turquie s'est opposée à l'adhésion des deux pays au motif qu'ils soutenaient le Parti des travailleurs du Kurdistan, un groupe militant basé en Turquie désigné comme organisation terroriste par les États-Unis et l'UE. C’est après le changement de position d’Ankara, que cette dernière a été autorisée par Washington. Si la position de la Turquie s’est assouplie en ce qui concerne la Finlande, le cas suédois n’est toujours pas réglé.
La modernisation.
Sur le principe, Washington est favorable à la vente, le gouvernement américain a autorisé la vente en avril dernier du package de mise à niveau de l'avionique pour un montant de 259 millions de dollars destinés à la flotte turque de chasseurs Lockheed Martin F-16. Le paquet reste validé, mais suspendu à la décision politique d’Ankara.
La vente de cette mise à jour doit permettre à 79 appareils de type F-16 de recevoir des mises à niveau logicielles qui incluent la capacité du système automatique d'évitement de collision au sol (AGCAS), des modifications matérielles pour permettre l'intégration de la mise à niveau II du bloc du système multifonctionnel de distribution d'informations (MIDS BU II), achetées séparément, les mises à niveau matérielles et logicielles pour inclure les modifications majeures de l'aéronef, les logiciels et support logiciel classifiés et non classifiés, les support d'intégration et de test, les équipement de soutien , les équipement de formation et de formation. Les pièces de rechange et de réparation, les publications et documentation technique. Les services d'ingénierie de soutien technique et logistique du gouvernement américain et des sous-traitants et d'autres éléments connexes de soutien logistique et du programme.
L'entrepreneur principal sera Lockheed Martin Aeronautics Company de Fort Worth, TX. Aucun accord de compensation connu n'est proposé dans le cadre de cette vente potentielle.
La mise en œuvre de cette vente ne nécessitera pas l'affectation de représentants du gouvernement américain ou de l'entrepreneur en Turquie.
Il n'y aura aucun impact négatif sur l'état de préparation de la défense américaine à la suite de cette vente proposée.
Des éléments indigènes
En parallèle, la Turquie travaille de son côté à l’installation de systèmes indigènes à bord de ses F-16. En fin d’année dernière, par l’intermédiaire de l’avionneur national TAI Aerospace, le pays a débuté une mise à niveau des F-16 en utilisant des ressources turques. Cette mise à niveau comprend des améliorations de la cellule qui prolongeront le temps de vol des F-16 de 8’000 à 12’000 heures de vol. TAI Aerospace installe des améliorations dans le cockpit qui intègrent des composants électroniques améliorés fabriqués eux aussi en Turquie.
Nouvelle approche
Visant à obtenir un soutien pour la candidature de la Suède à l'adhésion à l'OTAN, le président américain Joe Biden a signalé une approche transactionnelle dans son engagement avec le président Recep Tayyip Erdogan. Le dirigeant turc nouvellement réélu a été l'un des membres les plus importants mais les plus compliqués de l'alliance militaire transatlantique. Biden s'est entretenu avec Erdogan lundi pour le féliciter d'avoir remporté son troisième mandat présidentiel et a déclaré que les deux hommes avaient discuté de la question de l'adhésion de la Suède à l'OTAN et de la demande de la Turquie de réviser et d'étendre sa flotte d'avions de combat F-16 de fabrication américaine.
Il faut donc voir un changement de tactique des Etats-Unis, car pour la première fois le président Biden relie les deux problèmes.
Photo : F-16 turc @ TAF
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