Le premier Boeing F-15EX « Eagle II pleinement opérationnel a été livré à la base de la Garde nationale aérienne de Portland, en Oregon, le 6 juin dernier. Il s'agit du premier système d'armes entièrement nouveau à être livré à la Garde aérienne.
Arrivée du F-15EX en Oregon @ Aaron Perkins/National Guard
La livraison
Ce premier F-15 EX numéro de série 008, est le premier des 18 qui serviront au sein de 142e Escadre de la Garde nationale aérienne de l'Oregon. L’avion à réaction a volé directement des installations de production de Boeing à Saint-Louis, dans le Missouri, à Portland
Selon le calendrier de livraison, 13 appareils devraient arriver au cours de la prochaine année, et 4 autres dans les années suivantes. L’US Air Force annonce qu’en parallèle, les installations sont en cours de modernisation afin d’accueillir le nouvel avion. Ces derniers doivent ainsi venir remplacer progressivement les F-15C/D en service au sein de la base aérienne.
On notera que contrairement aux habitudes, la Garde nationale aérienne réceptionne en priorité un appareil de nouvelle génération avant son entrée en service au sein de l’US Air Force.
Moins de F-15EX que prévu
Le grand changement concerne l’acquisition de seulement 104 avions de combat F-15EX au lieu des 144 initiaux. Le coût unitaire des 104 avions sera de 93,95 millions de dollars par avion en dollars de l'année en question, avec une baisse de 5,24 % par rapport au programme de référence de 2020, selon les rapports d'acquisition de l'Air Force. Initialement, Boeing avait estimé un coût unitaire de 80 millions de dollars par avion. A cela, il faudra ajouter des coûts à l’heure de vol plus élevés, essentiellement dû au fait que les pièces détachées sont achetées séparément des avions. Cette manière de faire tout comme avec le F-35 engendre un surcoûts de l’ordre de 20 à 30% au sein de l’USAF. De plus, cette nouvelle réduction de l'effectif entraînera une nouvelle augmentation des coûts globaux.
(Aaron Perkins/National Guard)
Le F-15EX « Eagles II »
Cockpit F-15EX @ Boeing
Sous la désignation de projet F-15EX, la nouvelle variante du jet offre des commandes de vol plus modernes, un grand écran unique et un radar amélioré. L'avion emportera également beaucoup plus d’armes avec plus de deux douzaines de missiles air-air, soit une capacité inégalée au sein de l’USAF.
Parfaitement conscient de la situation actuelle, l’avionneur Boeing travaille depuis plusieurs mois sur une solution basée sur des améliorations de l’actuel F-15. Pour Boeing, il s’agissait de reprendre les travaux engagés sur le « Silent Eagle » mais avec une capacité d’emport d’armement élargie. Le concept de Boeing « F-15 2.040C » (F-15X). La version 2.040C permettrait également, selon les études de Boeing, de doubler le nombre de missiles à par avions et donc combler une énorme faiblesse du F-35, sa capacité d’emport.
Boeing a doté le F-15EX d’une version améliorée du radar Raytheon APG-63 (V) 3 à balayage électronique actif (AESA), avec une nouvelle suite de guerre électronique dénommée EPAWSS « Eagle Passive/Active Warning Survivability », et un capteur IRST et une liaison de données améliorée permettant de travaillant en binôme avec le F-22 et le F-35.
Le F-15 ainsi modernisé, offre la possibilité de travailler directement avec le F-22 et le F-35 en appuis avec une forte capacité de tir grâce au transport de missiles accrut, mais il permettrait également de fonctionner de manière plus furtive avec l’armement monté dans les trappes. La particularité réside dans le fait, qu’il sera possible en fonction de la mission, de choisir entre le transport en interne ou de revenir au transport traditionnel, emport de carburant et armes en externes.
Avec la possibilité d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air, le F-15EX « Advanced » sera bien supérieur à ses concurrents, mais il pourra également emporter une gamme complète d’armes comme par exemple : le JSOW, le Harpoon, le missile antiradar HARM. On parle également d’adapter progressivement des armes à énergie dirigée comme les lasers, une fois que ceux-ci seront disponibles. Par ailleurs, il peut lancer des armes hypersoniques jusqu'à 22 pieds de long et pesant jusqu'à 7 000 livres. La grande taille de l’avion en facilitera l’intégration. Dernier élément, le F-15EX pourra travailler en binôme avec des drones pour les actions de frappes en profondeur.
La plate-forme nécessite également une formation transitoire minimale sans main-d'œuvre supplémentaire et peu ou pas de changements d'infrastructure, assurant la poursuite de la mission.
L'architecture OMS permettra l'insertion rapide des dernières technologies aéronautiques. Pour soutenir davantage la cellule numérique et faire avancer l’insertion de technologique, le programme F-15EX utilise le précurseur à l’initiative DevSecOps du ministère de la Défense, visant à développer des logiciels sécurisés, flexibles et agiles. De plus, l'architecture des systèmes de mission ouverts garantit sa viabilité pendant des décennies. L'épine dorsale numérique du F-15EX, ses systèmes de mission ouverts et sa capacité de charge utile généreuse cadrent bien avec la nouvelle vision de l’USAF d'une future guerre en réseau. Le F-15EX réunit les avantages de l'ingénierie numérique, des systèmes de mission ouverts et du développement de logiciels agiles pour rester abordable et évolutif pour les décennies à venir.
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