Pour la première fois, la nouvelle version de l’avion de combat chinois J-15 effectue des essais en mer à bord du porte-avions Liaoning (CV-16).
J-15B @Cloud Line
Tests du groupe aérien embarqué
Le groupe d'attaque du porte-avions Liaoning (CV-16) de la Marine de l'Armée populaire de libération de Chine (PLAN) a été observé dans le Pacifique occidental ces dernières heures, au nord-est de Taïwan et au sud-ouest de l'île de Yonaguni, au Japon. Cette observation se distingue non seulement par le fait qu'elle est la première jusqu'à présent, en 2024, mais aussi sert de test de décollage et d'atterrissage de son groupe aérien embarqué.
Il est important de noter que cette navigation en haute mer intervient après que le Liaoning ait terminé les travaux de maintenance et de mise à niveau au début de cette année. En mars, le porte-avions de la Marine chinoise a repris ses activités, effectuant des essais en mer. Au cours de ces essais, la présence de modèles simulés des chasseurs J-15 et J-35 a été observée sur son pont de vol, ce qui a suscité l'intérêt des analystes. Bien que le J-15 soit le principal chasseur embarqué du Liaoning, le J-35 est en cours de développement pour faire partie du nouveau porte-avions Fujian (CV-18).
Les premières images du groupe naval montrent que le nouveau chasseur embarqué J-15B effectue des essais de décollage. Le J-15B est la nouvelle version du chasseur embarqué Shenyang J-15, qui fait partie des groupes aériens embarqués des porte-avions Liaoning et Shandong. La principale différence réside dans le fait que cette nouvelle variante est conçue pour fonctionner sous la configuration CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off But Arrested Recovery), contrairement à la configuration STOBAR, utilisée à ce jour par les chasseurs embarqués chinois. Ce changement est dû au fait que le J-15B est destiné à être déployé à partir de la nouvelle génération de porte-avions de la classe Fujian, qui intègrent les nouveaux systèmes de catapultes électromagnétiques, similaires aux EMALS utilisés par la classe Gerald R. Ford de la marine américaine (US Navy).
En outre, ces derniers jours, plusieurs médias paraétatiques chinois ont signalé la présence d'un nouvel avion embarqué sur le porte-avions Liaoning, soumis à divers types de tests.
Les différences du J-15B
J-15B en haut & J-15 en bas @ Cloud Line
Plusieurs différences par rapport au précédent J-15 ont pu être observées. La sonde de vitesse sur le nez a disparu, présentant une apparence beaucoup plus propre. Certains spéculent que l'absence de la sonde indique l'installation d'un radar plus avancé. La question de savoir si ces deux points sont liés nécessite une vérification plus approfondie. Généralement, le radar à réseau de phase a une interférence minimale avec la sonde. Cependant, la disparition de cet appareil indique un progrès et un développement dans sa conception externe. Si une sonde de vitesse de l'air plus compacte en forme de L est installée, la sonde traditionnelle peut être omise.
Les portes du train d'atterrissage avant sont à double porte. Auparavant, pendant le décollage, le J-15 avait une seule grande porte d'un côté. Maintenant, avec des doubles portes plus petites, la taille globale est réduite. Lorsque la grande porte se déploie, elle augmente la section transversale du radar. En réduisant sa taille et en utilisant des doubles portes, il contribue aux capacités furtives de l'avion.
Troisièmement, le train d'atterrissage avant est plus épais et plus robuste. Auparavant, lors du décollage du saut à ski, la force était équilibrée. Cependant, avec le décollage de la catapulte, la catapulte électromagnétique exerce une force importante, nécessitant un train d'atterrissage plus robuste pour résister à des forces soudaines.
Modernisation de l’aéronavale chinoise
Avec la confirmation de cette version lancée par catapulte, cela signifie non seulement l'avancement des modèles d'avions de combat chinois, mais accélère également les essais en mer du porte-avions Fujian.
Shenyang J-15 « Flying Shark »
J-15 actuel @ CCTV
Le Shenyang J-15 Flying Shark est un chasseur multirôle embarqué en service depuis 2013 dans la Marine de la République populaire de Chine. Développé par la Shenyang Aircraft Corporation, l’avion est structurellement basé sur la conception soviétique du Sukhoi Su-33, avec l’utilisation de technologies et d’avionique produites localement, dérivées du programme de développement Shenyang J-11.
Un prototype inachevé du Su-33, le T-10K-3, a été acquis par l’Ukraine en 2001 et étudié intensivement par les concepteurs de la version chinoise, conduisant au développement du J-15. Le développement du J-15 remonte probablement à 2001, lorsque la Chine a acquis le prototype du Su-33 T10K-7 et la section de cockpit T-10K-3, qui étaient stockés en Ukraine. Les premières informations sur le J-15 ont été divulguées au public en juin 2010 par l’intermédiaire du ministère russe de la Défense. Par exemple, le colonel Igor Korotchenko a confirmé que le J-15 est un « clone du Su-33 ». Le ministère russe de la Défense suppose que le J-15 a été développé en violation de l’accord de licence du J-11, entre autres. En 1995, la Chine a acquis les droits de licence pour construire 200 avions Su-27SK, connus sous le nom de J-11, pour 2,5 milliards de dollars. Selon Korotchenko, le J-15 s’appelait aussi initialement le J-11BH, ce qui prouve l’importance du J-11 pour le J-15 et est également la raison pour laquelle les négociations pour vendre le Su-33 à la Chine ont échoué en 2006 et 2009.
L’avion est propulsé par deux turboréacteurs Shenyang WS-10, chacun capable de développer une poussée de 126 kN. Les premières images du J-15 ont été publiées en juillet 2010, dans lesquelles la similitude avec le Su-33 est clairement visible dans les canards. Le J-15 est déployé sur le porte-avions Liaoning. Les avions décollent sur le porte-avions sans catapulte.
Le J-15 est doté d’un radar AESA actif à balayage électronique, d’un système de recherche et de localisation basé sur l’infrarouge, et est recouvert de matériaux absorbant les radars. Selon des sources chinoises, le J-15 serait aérodynamiquement égal ou supérieur à tous les avions de combat des forces armées régionales, à l’exception du F-22 américain. Cependant, le J-15 chargé de nombreuses armes a à peine une portée suffisante depuis le porte-avions.
Le J-15 B en phase d'essais est la nouvelle variante destinée à embarquer à bord des porte-avions chinois. Il a été développé à partir du démonstrateur J-15T, trois prototypes (codés 1511, 1513 et 1516 Rouge) ayant déjà été identifiés. On ignore encore beaucoup d'éléments à son sujet, mais il pourrait être équipé d'un nouveau radar AESA et disposer de la capacité de tirer des missiles air-air longue portée PL-15, des missiles courte portée PL-10 et probablement des missiles antinavires.
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