L'avionneur chinois Comac a dévoilé les premières informations concernant son projet d'avion commercial supersonique C949.
L'image dévoilée reste encore lointaine du futur prototype @ COMAC
50 % plus performant que le Concorde
L’objectif de COMAC est clair : venir concurrencer les projets américains d’avions de ligne du futur ayant une capacité supersonique.
Les ingénieurs de Comac ont dévoilé les plans d'un avion de transport supersonique d'une vitesse de Mach 1,6 (1 960 km/h), conçu pour voler beaucoup plus loin et plus silencieusement que le Concorde, aujourd'hui retiré du service.
L'équipe, dirigée par Wu Dawei, aérodynamicien primé de Comac, a déclaré dans un article publié le 14 mars dans la revue universitaire Acta Aeronautica Sinica que le projet vise à atteindre ce que les ingénieurs recherchent depuis des décennies : augmenter l'autonomie de 50 % par rapport au Concorde (11 000 km contre 7 200 km) tout en réduisant le bang sonique à 83,9 PLdB (niveau de pression acoustique perçu), soit environ le niveau sonore d'un sèche-cheveux.
Le C949 sera en compétition avec des projets similaires d'autres pays. Ce type d’aéronef révolutionnera l'industrie aéronautique mondiale, pour cela les chinois veulent se tenir à la pointe. Selon le COMAC, le C949 est doté d'un fuselage à forme variable, avec une section médiane incurvée « inverse » pour atténuer les ondes de choc. Le nez long et pointu divise l'onde de choc initiale en trois impulsions plus légères, tandis que les renflements aérodynamiques près des moteurs dispersent les turbulences d'échappement.
L'avion sera propulsé par deux turboréacteurs à double flux à cycle adaptatif qui combinent les avantages des turboréacteurs traditionnels et à double flux. Il s’agit in fine d’un système dans lequel un turbogénérateur alimente les moteurs électriques qui entraînent le compresseur et le turboventilateur, ce qui le rend hautement adaptable à diverses conditions de vol. Ce moteur innovant peut ainsi optimiser son efficacité à des vitesses subsoniques, supersoniques. Les rapports d'échappement sont réglés pour le vol en mode « low-bang » à Mach 1,6 et en mode « économique » à Mach 1,7, à une altitude de 16 000 m.
Comac affirme que le bruit au décollage respecte les limites de l'Annexe 14 de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
Un avion de petite taille
L'équipe d’ingénieurs de COMAC travaille sur un aménagement intérieur pour entre 28 et 48 passagers dans une cabine de style classe affaires, beaucoup plus petite que les 100 sièges du Concorde.
Avec l'autonomie étendue, l'avion pourrait voler de Shanghai à Los Angeles sans escale en environ cinq heures.
Initialement, l'avion de ligne ciblerait les routes transpacifiques au-dessus des couloirs océaniques pour minimiser les plaintes de bruit.
Pourtant, le projet n'est pas sans défis. Réduire le boom représente la moitié de la bataille, selon des recherches antérieures. Les coûts de carburant, par exemple, resteraient prohibitifs si les moteurs ne pouvaient pas atteindre une efficacité considérablement supérieure à celle de l'Olympus 593 du Concorde.
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