Mise à jour : avec l'avalisation du bureau des acquisitions hier 10.07.23, le choix est devenu officiel !
Ce n’est pas officiel, mais officieux, l'Inde est sur le point d'approuver l'achat des avions de combat Rafale-M (Marine) de Dassault Aviation qui opéreront depuis plus récent des porte-avions indigène l’INS Vikrant. Retour sur ce choix important.
Rappel
Le Rafale-M a été en compétition avec le Boeing F/A-18 E/F « Super Hornet » pour l'appel d'offres de la marine indienne. A l’origine, la Marine demandait un total de 57 appareils. Pour des raisons que nous verrons plus bas, ce chiffre a été ramené à 26 appareils. Cet achat est effectué dans le cadre du programme d’avions de combat polyvalents (MRCBF). Selon les besoins de la Marine, le futur avion devra être polyvalent, capable de fonctionner tous les jours et de nuit, pouvant être utilisé pour la défense aérienne, les opérations air-surface, le ravitaillement d’avions amis avec nacelle, la reconnaissance et missions de guerre électronique. Le coût du cycle de vie de l'aéronef (après la garantie) est une considération importante, avec deux installations de réparation au niveau du dépôt. L'Inde veut le transfert de technologie critique et la participation à ce processus par les fournisseurs indiens de second rang et ceux qui peuvent contribuer à la chaîne d'approvisionnement.
Les livraisons de l'aéronef doivent pouvoir débuter dans les trois ans qui suivent la signature du contrat.
Le nouvel avion doit venir remplacer progressivement les actuels MiG-29K en service.
Le choix
Du point de vue technologique, le « Super Hornet » Block III de Boeing a fait la course en avant et certains le voyait déjà remporter la mise. Mais le dossier de l’avionneur américain avait une grosse lacune en provenance de l’US Navy. Cette dernière a décidé de ne plus investir sur le F/A E/F à l’avenir, préférant favoriser le F-35 et le futur F/A-XX. Cette annonce a conduit Boeing à annoncer la fin de la production du « Super Hornet » plus vite que prévu en 2025. Certes un choix indien aurait permis de prolonger la ligne d’assemblage. Mais, lorsque l’on investit plus dans la production à long terme, se sont également les mises à jour et évolutions possibles qui sont abandonnées. L’offre de Boeing n’avait plus véritablement d’intérêt pour l’Inde.
De son côté, le Rafale M de Dassault a coché toutes les cases des besoins de la marine indienne, notamment en matière de critères opérationnels, avec une assurance de développement en continu et à long terme. Le fait que l’Indian Air Force (IAF) intègre l’avion français avec succès a également permis de rassuré les décideurs indiens dans ce choix.
Le rapport note que le ministère de la Défense a rédigé un contrat détaillé qui comprend la logistique basée sur les performances et garantit que le fabricant d'équipement d'origine sera responsable de l'entretien général de l'avion et de la livraison des pièces de rechange. Dassault Aviation permettra également une installation de réparation des Rafale à bord de l'INS Vikrant, en plus de celle de la base aéronavale INS Hansa de Goa, et formera également le personnel au sol de l'aéronavale, en plus des pilotes.
Signature à Paris
Le Premier ministre Narendra Modi devrait annoncer l’accord de plusieurs milliards de dollars pour l’acquisition de 26 avions de combat Rafale Marine lors de sa visite en France prévue le 17 juillet prochain en tant qu’invité d'honneur du défilé du 14 juillet. Pour l’instant le coûts total du contrat n’a pas été révélé. Le prix du contrat n'a pas encore été révélé. L’accord cadre sera passé de gouvernement à gouvernement au lieu d'emprunter.
Ce choix est très important pour l’avionneur Dassault, non pas en termes de nombre d’appareil, mais simplement par le fait qu’il s’agisse de la première exportation de la version navale du Rafale. Une fierté en soi.
Le dernier avion étranger ?
Le nombre d’avions réduit à 26 au-lieu des 57 prévus initialement s’explique par le fait que l’Inde prévoit déjà d’équiper l’Indien Air Force et la Marine avec ses futurs avions de combat de 5 ème génération actuellement en développement. Soit l’AMCA (Advanced Medium Combat Aircraft) pour l’IAF le modèle TEDBF (Twin Engine Deck Based Fighter) pour la marine. Actuellement le TEDBF effectue des essais en soufflerie, un démonstrateur pourrait voler en 2026. Selon HAL, l’avion entrerait en service en 2035. Pas moins de 100 appareils pourraient être commandés. Avec le Tejas, l’AMCA et le TEDBF, New Dehli obtiendrait ce qu’elle toujours revendiqué, son autonomie en matière d’avion de combat.
Photos : 1 Rafale-M @ Aéronavale française 2 Rafale aux couleurs de l’IAF@ IAF 3 Le future TEDBF @ HAL
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