Le DDPS travaille sur un objectif de réduire les émissions de CO2. Depuis ce printemps, les Forces aériennes ont testé un carburant d’aviation durable et résolu les problèmes logistiques correspondants ces derniers mois. La première livraison de ce type de carburant en Suisse a eu lieu au cours du mois d’août. Progressivement l’usage de ce type de carburant se fera régulièrement.
La patrouille Suisse concernée
Ce vendredi, les Forces aériennes ont annoncé que la Patrouille Suisse sera la première formation à l’utiliser concrètement du biocarburant. La première démonstration est prévue lors de sa prestation à l’occasion de la célébration des 75 ans de l’aéroport de Zurich. Le 1er et le 3 septembre prochain, les Forces aériennes suisses utiliseront pour la première fois du carburant durable, après l’avoir soumis au banc d’essai : lors de la démonstration que donnera la Patrouille Suisse à l’occasion de la célébration des 75 ans de l’aéroport de Zurich, les réservoirs de ses avions de combat de type F-5 Tiger contiendront un mélange composé de 10 % de ce carburant et de 90 % de kérosène fossile.
Une volonté
Permettre une décarbonisation au sein de l’armée suisse, tant que possible, est une volonté exprimée par la Cheffe du DDPS Mme Viola Amherd. Remplacer les vieilles chaudières à mazout, rendre les bâtiments plus respectueux en termes de consommation d’énergie (norme Minergie), limiter les déperditions de chaleur sont au programme. Si les panneaux solaires et les chauffages aux pellets deviennent la norme, l’aviation doit aussi être adaptée. Écologie, mais également volonté stratégique de restreindre la dépendance aux producteurs de carburant fossiles en achetant du biocarburant produit en Europe et peut-être dans notre pays à l’avenir.
L’objectif des tests de ce printemps
L’aviation militaire ne consomme que 2% du carburant d’aviation écoulé en Suisse (vols nationaux et vols internationaux au départ de la Suisse), les Forces aériennes n’en souhaitent pas moins participer aux efforts de réduction des émissions polluantes. À cet effet, des essais ont été menés conjointement à Payerne par l’Armée suisse (Forces aériennes, Military Aviation Authority), la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) et l’Institut Paul Scherrer (PSI) sous l’égide de l’OFAC. Des essais ont été menés avec le Cessna Citation Excel des Forces aériennes. Les mesures se concentrent sur les émissions de suie ultrafine et les particules ultrafines volatiles, mais les polluants gazeux sont également inclus.
Le mélange de carburant utilisé, avec une part d'environ 35 % de carburant durable, ne nécessite aucun réglage technique de l'avion ou du système de réservoir. Il peut être utilisé directement et constitue donc une mesure immédiatement efficace pour réduire les émissions dans l'aviation. Le mélange de carburant utilisé contient moins de soufre, moins d'hydrocarbures aromatiques et environ 35 % de carbone fossile (CO2) en moins. La partie durable est produite selon un processus certifié à partir de déchets organiques, tels que l'huile de cuisson usagée et les graisses animales.
Validation
Suite aux essais de ce printemps et la validation de ceux-ci, le DDPS n’a pas perdu de temps et s’est engagé à avancer rapidement dans ce projet d’importance, malgré le fait que ce carburant est encore cher et limité dans sa production. L’utilisation de carburant durable, appelé SAF (sustainable aviation fuel), est une des mesures choisies par les Forces aériennes pour diminuer les émissions de CO2 fossile. Elle constitue une étape de l’application du plan d’action Énergie et climat du DDPS par lequel le département entend réduire d’ici à 2030 de 40 % au moins ses émissions de CO2 par rapport à 2001.
En vue de l’utilisation de SAF, les Forces aériennes ont réalisé une batterie complète d’études et de tests. On a notamment traité des questions techniques concernant les avions et la logistique. Après des essais concluants, une première grosse commande de SAF a été reçue dans le courant de ce mois. À la Patrouille Suisse maintenant d’en faire usage.
À l’avenir, tous les aéronefs des Forces aériennes devraient voler avec du carburant durable. Le SAF n’étant pas encore disponible en quantité suffisante sur le marché mondial, les Forces aériennes prévoient une augmentation par étape de sa part dans le kérosène. De 2023 à 2027, cette part sera de 1 à 2 % env. Il est prévu de l’augmenter à près de 10 % de 2028 à 2030.
L’utilisation de SAF jusqu’à une proportion de 50 % n’exige aucune adaptation technique sur les aéronefs ou les citernes. Par rapport au carburant fossile, le SAF contient moins de soufre et de composés aromatiques, et il est possible d’éviter plus de 80 % des émissions de CO2 fossile. Le carburant composé à 10 % de SAF permet ainsi aux Forces aériennes de baisser ses émissions de CO2 de quelque 8 %. Le SAF acquis par les Forces aériennes est produit selon un processus certifié à partir de déchets organiques, comme des graisses animales et des huiles alimentaires usagées.
Carburants alternatifs
Parmi les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs de stabilisation et réduction des émissions, la commercialisation de carburants d’aviation durables (SAF pour sustainable aviation fuels) semble prometteuse. Suivant la matière première et la méthode de production utilisées, les carburants de ce type sont en effet susceptibles de générer jusqu’à 80 % de CO2 en moins que les carburants fossiles conventionnels. Il est possible de produire du kérosène quasiment neutre en carbone à partir de l’eau et du CO2 présent dans l’air et en recourant à un procédé de production qui n’utilise que des énergies renouvelables.
Photo : patrouille Suisse @ DDPS
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