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Le F-35 certifié biocarburant !

L’avionneur américain Lockheed Martin a approuvé l'utilisation de carburants d'aviation synthétiques comme le biokérosène (SAF) dans le F-35 Lightning II, dans le but d'améliorer la préparation opérationnelle de l'avion et de réduire la dépendance à l'égard de la chaîne d'approvisionnement étendue.

Admission de kérosène @ USAF


Validation des tests

L'approbation du nouveau carburant soutient les objectifs du ministère de la Défense en matière de diversification énergétique, d'augmentation de la résilience énergétique et d'amélioration de la flexibilité opérationnelle.

L'approbation permet aux F-35 de fonctionner avec des mélanges de carburants synthétiques allant jusqu'à 50 %, combinés à du carburéacteur conventionnel, en fonction des matières premières et des voies de production. Lockheed Martin a effectué des analyses techniques et stratégiques approfondies pour s'assurer que le SAF répond aux normes de performance et de fiabilité nécessaires aux missions complexes du F-35.

Les SAT sont dérivés de diverses sources, y compris des matériaux fossiles comme le charbon et le gaz naturel, ainsi que des sources renouvelables telles que les huiles usagées et les résidus agricoles. Plus de 1 100 F-35 sont actuellement opérationnels dans le monde entier, avec plus de 971 700 heures de vol accumulées.

 

La Norvège en pointe

La Norvège à la pointe du biocarburant@ FAN


De son côté, l'armée de l'air norvégienne a fait un pas de pionnier en intégrant du carburant d'aviation durable (SAF) dans l'exploitation de ses avions de chasse F-35.

Les jets étaient alimentés par un mélange composé de 40 % de biocarburant. Bien que le vol régulier depuis les installations d’ Ørland ait été interrompu le 15 janvier 2025 en raison de conditions météorologiques défavorables, un vol d'essai réussi utilisant ce mélange de carburant a été effectué la veille.

Cette initiative avec les jets F-35 jette les bases des progrès futurs dans les pratiques durables dans le secteur de la défense.

Malgré la compatibilité du F-35 avec le SAF, la Norvège fait face à des obstacles liés à l'accessibilité du carburant et aux capacités de production du pays. Pour les Norvégiens, la capacité de produire du carburant d’aviation sur leur territoire sans dépendre des voies maritimes est un plus en matière de sécurité. Mais la capacité de protéger le climat des émissions nocives est également importante. Comme l’a indiqué le ministre norvégien du climat et de l’environnement

Le ministre de la Défense Bjørn Arild Gram considère le carburant d'aviation durable comme une option respectueuse du climat pour l'armée de l'air, compte tenu des défis de l'électrification des jets F-35.Il a souligné l'importance d'efforts supplémentaires pour réduire les émissions.

 

Bjørn Arild Gram a déclaré : « Nos avions de chasse représentent actuellement environ un tiers des émissions directes de CO2 dans le secteur de la défense. L'utilisation de carburant durable peut réduire les émissions et renforcer la sécurité de l'approvisionnement. L'objectif est de contribuer à la réalisation des objectifs climatiques tout en améliorant la préparation. » et d’ajoute : « Nous avons présenté un plan de défense ambitieux à long terme, augmentant considérablement le niveau d'activité des forces armées. Cela nous oblige à assumer la responsabilité de réduire notre impact climatique et environnemental, tout en maintenant la préparation et la capacité opérationnelle. Il ne s'agit pas seulement de climat ; il s'agit également du développement technologique et de la préparation. La production locale de carburant d'aviation durable pourrait réduire notre dépendance à l'égard de longues chaînes d'approvisionnement. »

La Norvège a reçu environ 40 des 52 F-35A conventionnels au décollage et à l'atterrissage qu'elle prévoit d'acquérir.

 

De bonne augure pour la Suisse

Notre pays n’est pas en reste à ce sujet, l’aviation militaire ne consomme que 2% du carburant d’aviation écoulé en Suisse (vols nationaux et vols internationaux au départ de la Suisse), les Forces aériennes n’en souhaitent pas moins participer aux efforts de réduction des émissions polluantes. À cet effet, des essais ont été menés conjointement en 2023  à Payerne par l’Armée suisse (Forces aériennes, Military Aviation Authority), la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) et l’Institut Paul Scherrer (PSI) sous l’égide de l’OFAC. Des essais ont été menés avec le Cessna Citation Excel des Forces aériennes. Les mesures se concentrent sur les émissions de suie ultrafine et les particules ultrafines volatiles, mais les polluants gazeux sont également inclus. Le mélange de carburant utilisé, avec une part d'environ 35 % de carburant durable, ne nécessite aucun réglage technique de l'avion ou du système de réservoir. Il peut être utilisé directement et constitue donc une mesure immédiatement efficace pour réduire les émissions dans l'aviation. Le mélange de carburant utilisé contient moins de soufre, moins d'hydrocarbures aromatiques et environ 35 % de carbone fossile (CO2) en moins. La partie durable est produite selon un processus certifié à partir de déchets organiques, tels que l'huile de cuisson usagée et les graisses animales.

Suite aux essais et à la validation de ceux-ci, le DDPS n’a pas perdu de temps et s’est engagé à avancer rapidement dans ce projet d’importance, malgré le fait que ce carburant est encore cher et limité dans sa production. L’utilisation de carburant durable, appelé SAF (sustainable aviation fuel), est une des mesures choisies par les Forces aériennes pour diminuer les émissions de CO2 fossile. Elle constitue une étape de l’application du plan d’action Énergie et climat du DDPS par lequel le département entend réduire d’ici à 2030 de 40 % au moins ses émissions de CO2 par rapport à 2001.

En vue de l’utilisation de SAF, les Forces aériennes ont réalisé une batterie complète d’études et de tests. On a notamment traité des questions techniques concernant les avions et la logistique. Après des essais concluants, une première grosse commande de SAF a été reçue dans le courant de ce mois. À la Patrouille Suisse maintenant d’en faire usage.

À l’avenir, tous les aéronefs des Forces aériennes devraient voler avec du carburant durable. Le SAF n’étant pas encore disponible en quantité suffisante sur le marché mondial, les Forces aériennes prévoient une augmentation par étape de sa part dans le kérosène. De 2023 à 2027, cette part sera d’environ 1 à 2 % . Il est prévu de l’augmenter à près de 10 % de 2028 à 2030.

L’utilisation de SAF jusqu’à une proportion de 50 % n’exige aucune adaptation technique sur les aéronefs ou les citernes. Par rapport au carburant fossile, le SAF contient moins de soufre et de composés aromatiques, et il est possible d’éviter plus de 80 % des émissions de CO2 fossile. Le carburant composé à 10 % de SAF permet ainsi aux Forces aériennes de baisser ses émissions de CO2 de quelque 8 %. Le SAF acquis par les Forces aériennes est produit selon un processus certifié à partir de déchets organiques, comme des graisses animales et des huiles alimentaires usagées.

 

Double impacte

L’utilisation de biocarburant offre un double avantage, en temps de paix, cela permet de réduire les émissions de CO2 et de NOX durant les entrainements et les opérations de police du ciel. Les utilisateurs de biocarburants s’approvisionnent au sein d’un circuit court, car ces derniers sont produits sur le continent. En temps de guerre, les Forces aériennes ne seront donc plus dépendantes des pays du Golfe, par exemple, pour l’approvisionnement qui pourrait être dégradé, voire totalement interrompu.

 

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