La cheffe du DDPS a répondu à la demande des commissions de politique de sécurité en leur présentant la suite que l’armée entend donner à la flotte d’avions de combat Northrop F-5 E/F « Tiger II » ainsi que sur l’avenir de la Patrouille Suisse.
F-5F @ SwissPhotographe
La situation
L'intention du DDPS est de mettre fin à l'exploitation des de la flotte de F-5 à la fin 2027 à notamment précisé ce matin le divisionnaire et commandant des Forces aériennes suisses Peter Merz, et ceci raison de la situation financière actuelle, l'armée concentre principalement ses dépenses sur de nouveaux systèmes. En 2018, on se rappelle que le département par la voix de sa cheffe avait déjà émis cette volonté de mise à la retraite pour 2025. La majorité du Parlement n’avait pas accepté cette vision, car aucune solution n’avait été avancée pour le remplacement de la Patrouille Suisse.
Compte tenu de la situation financière actuelle de la Confédération et de l’objectif visant à rétablir la capacité de défense de l’armée, cette dernière a l’intention de continuer à exploiter la flotte de F-5 Tiger jusqu’à la fin 2027. Avec la réception des premiers avions F-35A en Suisse à partir de 2028 et la poursuite parallèle de l’exploitation de la flotte de F/A-18 « Hornet » l’armée n’aura ni le besoin, ni le personnel, ni les finances, ni l’infrastructure pour exploiter en plus les F-5 comme troisième flotte.
Un avion dépassé
L’aptitude militaire des Northrop F-5 E/F « Tiger II » en tant qu’avion de combat pouvant être engagé dans des missions de protection de l’espace aérien n’est plus assurée depuis une décennie. Avec leurs capteurs et leur armement obsolètes, ces avions ne sont pratiquement plus utilisables, même pour le service de police aérienne. Dans un combat aérien contre un adversaire moderne, ils n’auraient aucune chance. Les F-5 servent en tant qu’ « Agresseurs » à des fins de formation, comme remorqueurs ainsi que pour des vols d’essai. Ils déchargent ainsi actuellement le F/A-18 « Hornet » de tâches annexes. Cela permet de prolonger la durée de vie des F/A-18 « Hornet » et de réduire les coûts d’exploitation de cette flotte. Une partie de la flotte de F-5 Tiger, environ la moitié, est utilisée par la Patrouille Suisse pour ses démonstrations de vol.
Conséquences pour la Patrouille Suisse
F-5 E de la Patrouille Suisse @ DDPS
Avec la fin de l’exploitation du F-5 Tiger à la fin 2027, comme cela est actuellement envisagé, la Patrouille Suisse ne pourra plus voler sur les F-5 E. Les démonstrations aériennes offrent des occasions idéales de montrer à un large public le travail des Forces aériennes tout comme leurs capacités et leur importance. Pour cette raison, la solution la plus raisonnable semble être que la Suisse continue à disposer d’une équipe de démonstration après 2027, mais qu’elle vole avec un avion à turbine et hélice comme le Pilatus NCPC-7. La flotte de NCPC-7 est suffisante pour reprendre le flambeau et l’organisation déjà en place avec le PC-7 TEAM facilitera la transition. A contrario, la flotte de PC-21 est trop petite pour cette tâche. Cette option doit maintenant être discutée avec les commissions de politique de sécurité.
Effectifs et coûts d’exploitation
Les Forces aériennes suisses disposent encore de 25 F-5 E/F « Tiger II », dont 18 sont actuellement en service. Les 7 avions restants ont été immobilisés en raison de travaux d’entretien coûteux, mais pourraient être remis en état de vol. Les mises hors service de biens d'armement sont proposées au Parlement dans le
En 2023, près de 24 millions de francs ont été dépensés pour les commandes de matériel, les réparations et les travaux de maintenance auprès de l’industrie pour la flotte de F-5 en service. Pour l’année en cours, environ 30 millions de francs sont budgétés pour couvrir ces frais. En outre, selon le message sur l’armée 2022, environ 8 millions de francs seront dépensés chaque année pour les frais de personnel et 6 millions de francs pour le carburant.
Afin de poursuivre l’exploitation à long terme après 2027, des investissements devraient être réalisés dans les domaines des sièges éjectables, de l’avionique et de la navigation. Pour couvrir les besoins de la Patrouille Suisse et effectuer en outre des tâches de service (représentation de cibles, formation, remorquage et vols d’essai) dans un cadre réduit à 12 avions F-5 seraient nécessaires (dix monoplaces, deux biplaces). Les investissements nécessaires s’élèveraient à environ 9 millions de francs suisses.
Les Forces aériennes ont examiné différentes options qui ont été écartées en raison, notamment, de la taille de la flotte, des besoins opérationnels et d’exploitation et des exigences en matière de disponibilité, tant pour les systèmes existants que pour les systèmes futurs. L’abandon total des équipes de démonstration et l’utilisation de systèmes d’entraînement.
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