Les Philippines sont toujours à la recherche d’un nouvel avion de combat qui doit répondre aux exigences en matière de chasseurs multirôles (MRF) dans le cadre du programme ambitieux Horizon 2, mais avec une demande d’offres plus large et un plus grand besoin en terme de dotation.
Les vieux F-5A ne sont toujours pas remplacés
Plus de choix et plus d’avions
Les Philippines veulent moderniser leur force aérienne avec des avions de combat avancés, avec cette fois un budget réhaussé. De plus, il est prévu d’acquérir non plus 12 à 24 aéronefs comme annoncé jusqu’ici, mais 40 appareils, selon le chef des forces armées Romeo Brawner, quelques heures après que le secrétaire à la Défense Gilberto Teodoro a annoncé que les Philippines examinaient les offres d'achat d'armes supplémentaires.
"Nous voulons obtenir davantage de systèmes d'armes de dernière génération », a déclaré Brawner lors d'une conférence de presse conjointe avec le commandant américain de l'Indo-Pacifique Samuel Paparo dans la ville de Baguio, au nord du pays.
Pour l’instant, il n’a pas été divulgué officiellement le nom des pays qui ont soumis des offres ou le modèle d'avion de combat qu'il prévoit d'acquérir, ajoutant : « L'appel d'offres est un processus secret pour le moment, mais nous continuons à examiner les offres qui sont acceptables ». Pour financer ces avions, qui pourraient coûter entre 300 et 400 milliards de pesos (5,3 à 7,1 milliards de dollars), le gouvernement envisage des plans de financement raisonnables, notamment en faisant appel à des prêts syndiqués auprès de prêteurs privés.
Le chef d'état-major Brawner avait précédemment déclaré que les Philippines avaient besoin d'avions de combat polyvalents plus rapides et plus meurtriers en plus de leurs FA-50 sud-coréens.
Menace chinoise
Cette future acquisition est notamment motivée par les tensions entre Manille et Pékin. L’inquiétude mondiale concernant les activités navales de la Chine augmente à mesure que le pays développe et modernise son armée et fait preuve d’une agressivité croissante dans ses revendications sur la mer de Chine méridionale et Taiwan. La revendication de souveraineté de la Chine sur environ 90 % de la mer de Chine méridionale a été jugée par La Haye en 2016 sans fondement juridique, mais Pékin continue d’ignorer cette décision et a renforcé sa présence dans la région, notamment par l’intermédiaire de ses garde-côtes. Plusieurs incidents ont eu lieu avec la Marine des Philippines. Les garde-côtes chinois défient ainsi régulièrement les navires philippins en mer de Chine méridionale dans le but d’étendre le contrôle chinois en mer de Chine méridionale.
Trois aéronefs
Si rien d’officiel n’a transpiré du côté de Manille, la bataille est déjà engagée depuis un certain temps entre l’offre américaine de Lockheed Martin avec le F-16 Block 70/72 « Viper » et de l’avionneur suédois Saab J-39 C/D MS20 Gripen plus ancien et visiblement une nouvelle proposition avec le Gripen E. Selon une source en Corée du Sud, le nouvel avion KAI KF-21 « Boramae » semble maintenant avoir rejoint les « palpables » du programme d'acquisition de chasseurs multirôles (MRF) des Philippines. Le KF-21 est actuellement en phase de test en vol et pourrait rejoindre l'armée de l'air philippine à partir de 2026, en cas de sélection.
Lockheed-Martin F-16 « Viper » Block70/72
F-16 "Viper" @ LM
Le Lockheed-Martin F-16 « Viper » Block70/72 est le dernier et le plus avancé de la famille des « Fighting Falcon ». La configuration F-16V comprend de nombreuses améliorations destinées à maintenir le F-16 à la pointe des avions de combat. Selon Lockheed-Martin, cette nouvelle version va fournir des capacités de combat de pointe tout en restant une solution évolutive et abordable pour le client.
Le F-16V dispose d’un nouveau radar à antenne électronique Electronically Scanned Array (AESA) Northrop-Grumman APG-83 « Radar Scalable Agile Beam ». L'APG-83 fournit aux pilotes une vision inégalée en matière de détail de la zone de cibles et d’affichage cartographique numérique couplé à un système IRST. L’avionique est également améliorée avec un écran géant 6x8 central (CPD) à haute résolution, un nouveau bus de données à haute vitesse. Les capacités opérationnelles sont améliorées grâce à un nouveau système de liaisons de données Link-16 « Theater Data Link », à l’adjonction de la dernière version de la nacelle de désignation « Sniper », d’un nouveau système de navigation et de précision par GPS. L’avion est également doté du système automatique Ground Collision Avoidance (Auto GCAS). En matière d’armement, le F-16V permet d’emporter l’ensemble des armes disponibles et futures au sein de l’US Air Force.
Saab Gripen E MS22
Gripen E @ Saab
Le Gripen E est un développement des appareils monoplaces Gripen A et Gripen C, qui ont fait leurs preuves. Il est conforme à l’état le plus récent de la technique et présente notamment des améliorations comparativement au Gripen C/D. Un nouveau radar, ES-05 «RAVEN» disposant de la technologie AESA (Active Electronically Scanned Array) qui permet un balayage avec un débattement total de ± 100 ° (plage de détection sur 200 degrés contre 140 vis-à-vis de la concurrence) qui offre la possibilité de voir vers l’arrière et d’engager directement les adversaires, et ceci grâce au système SWASHPLATE, couplé à un capteur passif fonctionnant sur une base infrarouge, soit: l’IRST synchronisé (Infra-Red Seach and Track) de type Skyward-G produit par SelexGalileo. Un nouvel équipement de guerre électronique (EW System MAW300) de type électro-optique qui fonctionne avec les lances-leurres Saab BOH/BOL de dernière génération (ADIS). Une nouvelle architecture électronique et une avionique nouvelle génération dotée d’un cockpit avec grand écran qui offre la possibilité de personnalisation pour chaque pilote et l’adaptation immédiate en fonction de l’évolution de la mission (air-air, reco, air-sol). Le Gripen E dispose d’une liaison électronique Link16 à large bande, d’un système de communication satellitaire SATCOM et de la fusion des données (Net Centric Warfare - NCW). La fusion de données complètement intégrée au système d'arme permet la fusion des informations de la liaison 16 (pistes des équipiers, messages PPLI (Precise Participant Location and Identification) et relie l’ensemble aux pistes des capteurs internes et externes (RAVEN, IRST, EW300, pod ATFLIR, RecceLite).
KAI Aerospace KF-21 « Boromae »
KF-21 @ KAI
Le KF-21 est considéré comme un avion de 4,5 ème génération voir de généation 4,9, mais avec des propriétés (capteurs, guerre en réseau) proches du F-35, cependant en moins furtif. La production de masse du KF-21 Block I commencera lorsque six prototypes auront effectué environ 2’200 sorties au cours des quatre prochaines années. Près de 8 milliards de dollars doivent être dépensés pour le développement du KF-21 entre 2015 et 2028 dans le cadre du projet KF-X. Environ 65% des composants du KF-21 sont en production localement. Parmi les composants construits par les développeurs sud-coréens figurent le radar matriciel actif à balayage électronique (AESA), la suite de guerre électronique, le module de recherche et de suivi infrarouge (IRST) et le module de ciblage électro-optique.
Le radar du KF-21 de type AESA produit par Hanwha Systems, dispose d'un module d'environ 1’088 récepteurs émetteurs, avec un angle de direction du faisceau de 60 à 70 degrés. Le nombre d'émetteurs-récepteurs devrait finalement augmenter à environ 1'300 dans la version finale.
Avec une masse maximale au décollage de 25’600 kilogrammes, l'avion dispose de 10 points d’accrochage pour les missiles air-air et autres armements. Contrairement aux premières spécifications, l’avion volera à Mach 1,8 avec une distance de croisière de 2’900 kilomètres. Il est propulsé par deux moteurs General Electric F414.
Le KF-21 pourra utiliser les missiles guidés Meteor de MBDA,l’IRIS-T de Diehl BGT et le Raytheon AIM-120. Le principal moyen de frappe de l'avion pour les actions contre des cibles au sol devrait être le missile TAURUS KEPD 350 avec une portée déclarée de plus de 500 km.
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