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Moscou travaille sur un nouveau chasseur VTOL !

L’information n’avait à ce jour jamais été confirmée, malgré de nombreux soupçons, mais cette fois, le vice-Premier ministre russe Iouri Borissov a annoncé le développement d’un avion combat chasse à décollage vertical et à atterrissage (VTOL).

Prototype YAK-141 @ Yakovlev


Equiper l’aéronavale

La Russie développe actuellement un avion de combat à décollage et atterrissage vertical (VTOL) destiné à être utilisé sur les porte-avions. De son côté,  la United Aircraft Corporation (UAC) a confirmé également le développement du projet en main de  Yakovlev Corporation de l'UAC basée à Irkoutsk qui produit actuellement l'avion de combat YAK-130 et l'avion de chasse Su-30SM2. L'UAC dispose de toute la documentation de conception des efforts russes antérieurs pour développer des avions VTOL. En effet, Yakovlev (anciennement Irkut Corporation) a préservé les connaissances techniques acquises lors du développement du premier chasseur VTOL au monde, le Yak-36 en 1964. Une version mise à jour, le Yak-38 qui a atterri sur le porte-avions, Moskva, en 1972 et le Yak-141, le premier avion supersonique VTOL au monde en 1987. Il semble par ailleurs, que ce futur avion VTOL soit conçu pour fonctionner à partir des porte-hélicoptères Project 22900 LHD. Les avions VTOL exploités à partir de « porte-hélicoptères » relativement petits ont plus de sens pour la projection de la force navale, contrairement aux grands porte-avions qui coûtent des milliards de dollars à construire. On notera que le seul porte-avions russe, l'Amiral Kuznetsov, est en réparation depuis 2018.


De nombreuses spéculations sont faites sur le fait que le futur VTOL proposé pourrait être basé sur le Su-57 ou son plus petit frère, le monomoteur Su-75 ou "Checkmate". Cependant, l’aérodynamique de l'avion d'entraînement Yak-130 pourrait aider à voler à basse vitesse et à manœuvrer pour atterrir et décoller verticalement.

Le futur avion serait de 5e génération et devra être capable d’affronter les appareils les plus modernes.

 

Forte expérience

YAK-38 de l'aéronavale russe @ Yakovlev


L'Union Soviétique s'intéressa tardivement à ce concept, sous l'influence des pays occidentaux. En 1967, le constructeur Yakovlev avait ainsi dévoilé le Yak-36 (code OTAN : Freehand). Ce prototype, clairement inspiré de modèles britanniques, devait permettre aux ingénieurs soviétiques de mener de nombreux essais et de progresser dans le domaine des avions VTOL et STOL. Mais il n'était pas prévu pour entrer en service. En janvier 1969, Yakovlev reçut une commande du gouvernement soviétique pour développer un véritable avion de combat à décollage vertical, susceptible d'être embarqué sur les futurs porte-aéronefs soviétiques (classe Kiev) et sur les porte-hélicoptères de classe Moskva. Il devait pouvoir mener des missions d'attaque air-sol et air-surface, et disposer de capacités de chasse diurne contre des aéronefs volant à basse vitesse.

Yakovlev s'inspira là encore des réalisations britanniques et entreprit de modifier le Yak-36. Les décisions prises durant le processus de conception devaient grandement sur le reste de la carrière du nouvel appareil. Après avoir construit un fuselage d'essai (désigné DLL), le bureau d'études produisit quatre prototypes. L'un d'entre eux, baptisé VM-01, effectua son premier vol (stationnaire) le 27 septembre 1970, à faible hauteur. Le premier vol classique eut lieu en janvier 1971, tandis que le premier vol précédé d'un décollage court était mené en mai.

Les essais durèrent plusieurs années, ponctuées d'accidents et de réussites (premier atterrissage vertical sur un navire en novembre 1972, construction des premiers avions de série fin 1974, fin des essais en mai 1976). Désigné officiellement Yakovlev Yak-38, le nouvel appareil embarqué de la Marine soviétique fut officiellement déclaré en service fin 1976. Il entra en service sur le porte-aéronefs Kiev. C'est sur ce navire qu'il fut observé pour la première fois par des observateurs occidentaux, lors d'une croisière d'essais entre Nikolaiev et Mourmansk.

Le Yak-38 (OTAN : Forger) était un appareil d'apparence originale, avec deux petites ailes en flèche en position médiane, partiellement repliables (à la moitié de chaque aile) pour épargner de la place. Doté d'un train d'atterrissage tricycle rétractable (vers l'arrière), il embarquait un unique pilote, qui prenait place dans un petit cockpit dont la verrière offrait une visibilité réduite vers l'arrière.

Il disposait d’une motorisation bien particulière. Yakovlev fit le choix d'un système double, avec un réacteur à poussée vectorielle et deux réacteurs de sustentation à l’avant. Le moteur R-27V servait durant le vol horizontal. Pour l'assister durant les phases de décollage et d'atterrissage, deux petits moteurs d'appoint furent installés derrière le cockpit. Ils ne servaient que durant les phases de transition, et étaient inutiles durant le vol. Ils représentaient donc un poids mort durant les phases horizontales.

Pour faciliter la tâche du pilote, des systèmes d'éjection d'air furent implantés à chaque extrémité de la voilure, au niveau du nez et de la dérive. Ces systèmes permettaient au pilote de mieux contrôler son appareil. Pour sa sécurité, Yakovlev développa un système d'éjection automatique, le SK-EM, qui se déclenchait en cas de panne d'un des trois moteurs. On estime que le SK-EM sauva la vie d'au moins une trentaine de pilotes, notamment durant les phases critiques de l'atterrissage et du décollage.

L'équipement électronique était très limité. Il comprenait essentiellement un système d'identification IFF (OTAN : Odd Rods), un pilote automatique, un système de guidage à l’appontage (monté sous la pointe du radar) et un équipement de communication. La pointe avant abritait un petit radar télémétrique, avec un mode de recherche en surface. Le cockpit était pourvu d'un HUD très simple, et le pilote pouvait compter sur le brouilleur actif Sirena-A pour se protéger des missiles ennemis.

 

Les Soviétiques travaillèrent également à d'autres variantes, dont le Yak-38MP qui devait embarquer un radar Phazotron et une nouvelle avionique et le Yak-39 (qui devait incorporer une plus grande voilure, un radar à modes air-air et air-sol et devait posséder une plus large autonomie). Ces versions ne furent cependant pas menées à terme. Aucun appareil ne fut jamais exporté. Environ 230 exemplaires du Yak-38 sont sortis d'une usine à Saratov. L’appareil fut retiré assez rapidement du service à la chute de l'Union Soviétique, les Yak-38 étant remplacés dès 1985 par les Yak-38M. Le projet qui devait donner naissance à son successeur, le Yak-141 (code OTAN : Freestyle) fut également abandonné, malgré un certain degré d'avancement.

 

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