Depuis le retrait du vénérable « Harrier » au sein de l’aéronavale britannique, cette dernière avait perdu toute capacité de projection en matière d’avions de combat. Cette disette est terminée avec le déploiement de F-35B sur le pont du HMS Prince of Wales.
F-35B sur le Prince of Wales @ Royal Navy
Retour après 15 ans
Pour la première fois depuis près de 15 ans, un escadron d’avions de combat de la Royal Navy opère depuis le pont d'envol d'un porte-avions. La Royal déploie en effet depuis le 1 octobre un escadron.
De F-35B « Lightning » du 809 Naval Air Squadron, soutenus par leur homologue du RAF Squadron 617, « The Dambusters », à bord du HMS Prince of Wales en mer du Nord pour un mois d'entraînement.
Il s'agit d'une étape clé pour l'escadron et le navire de 65 000 tonnes, alors que tous deux se préparent à participer à un déploiement mondial de huit mois prévu en 2025.
L'embarquement des F-35B est soutenu par quelque 200 ingénieurs, techniciens, armuriers, experts en logistique et sécurité, chefs et météorologues, entre autres. Ce retour est également un point essentiel en vue de retrouver les capacités d’engagement et de la collaboration avec le groupe Aéronaval en vue du déploiement de l'année prochaine et pour les années à venir. Ainsi, pour une grande part du personnel de bord, dont les pilotes, ce voyage en mer est une grande première. Il va s'agir, en plus de la mise en œuvre des avions, de former une équipe, englobant tout, depuis les opérations depuis le poste de pilotage jusqu'à l'armement et l'entretien des F-35 dans le hangar du bâtiment.
F-35B sur le Prince of Wales @ Royal Navy
Un exercice plein de défis
Le capitaine de corvette Armstrong, pilote de F-35, a déclaré dans une conférence de presse, que même si le F-35B avait des générations d'avance sur le « Harrier » qui le précédait, son exploitation à partir d'un porte-avions restait un défi. Lui et ses collègues se sont entraînés intensivement sur des simulateurs avant d'atterrir pour de vrai sur le pont d'envol de 920 pieds de long du HMS Prince of Wales.
« C’est une idée fausse courante de penser que tout sur un F-35 est automatisé », a-t-il expliqué. « L'avion vous soulagera d'une grande partie de la charge de travail. L'atterrissage est plus facile, mais pas facile. Imaginez que vous vous approchez, dans l'obscurité, à 32 mètres au-dessus du navire, puis que vous vous déplacez pour vous poser sur le pont. »
Le commandant Smith a ajouté : « Les principes fondamentaux de l'exploitation du F-35B en mer, par rapport à la terre, que vous soyez pilote ou ingénieur, sont globalement les mêmes. C'est juste que tout est beaucoup plus difficile sur un bateau. « C'est plus bruyant, il y a plus de vent et il fait beaucoup plus sombre la nuit, alors que l'espace est beaucoup plus confiné dans tous les sens du terme. »
F-35B sur le Prince of Wales @ Royal Navy
Le F-35B « Lightning » pour la Royal Navy
Le Royaume-Uni a officiellement annoncé son intention d'acquérir le F-35B Lightning en 2006. Pendant de nombreuses années, le programme JSF du pays était connu sous le nom d'avion de combat interarmées (JCA), qui est resté basé sur le F-35B jusqu'à la Revue stratégique de défense et de sécurité de 2010, qui a fait passer les besoins britanniques au F-35C. Mais avec la conception du porte-avions de classe « Queen Elizabeth » bien avancée pour le STOVL, plutôt que le dispositif de catapulte et d'arrêt (« cat and trap ») requis pour les opérations CV, le JCA a eu recours au F-35B, devenant de plus en plus connu sous le nom de « JSF » par les initiés du programme.
L'examen stratégique de défense et de sécurité de 2015 a confirmé l'intention du Royaume-Uni d'acheter 138 Lightning et les travaux ultérieurs ont vu une mise à niveau massive des infrastructures de la RAF Marham, la principale base opérationnelle de ce type de la RAF/Royal Navy.
Six avions du 207e Escadron, le Lightning OCU, ont atterri à Marham le 16 juillet 2019, et une deuxième unité opérationnelle, le 809e Escadron aéronaval (NAS), devrait commencer à se former à la station de Norfolk en 2023. Après des essais à bord du HMS Queen Elizabeth en 2018 et 2019, des avions opérationnels du 617e Escadron ont travaillé à partir du navire pour la première fois en juin 2020.
Le 3 septembre 2020, des F-35B du Corps des Marines des États-Unis (USMC) de la VMFA-211 ont atterri à la RAF Marham avant l'exercice JOINT WARRIOR, au cours duquel les avions effectueront un entraînement de qualification sur porte-avions aux côtés des avions du 617e Escadron. Ces travaux constituent un prélude essentiel au Carrier Strike Group 21 (CSG21), prévu pour 2021 comme première croisière opérationnelle du HMS Queen Elizabeth, au cours de laquelle il embarquera des F-35B britanniques et américains.
Le F-35B « Lightning » est un avion furtif opérant aux côtés du Typhoon. Machine polyvalente, le Lightning est capable de mener simultanément des missions air-sol, de guerre électronique, de collecte de renseignements et air-air. L'avion combine des capteurs et des systèmes de mission avancés avec une technologie à faible visibilité, ou « furtivité », qui lui permet d'opérer sans être détecté dans l'espace aérien hostile. Ses capteurs intégrés, la fusion de capteurs et la liaison de données offrent au pilote une connaissance de la situation sans précédent. Le pilote est en mesure de partager les informations recueillies par l'avion avec d'autres plates-formes à l'aide de liaisons de données sécurisées et/ou d'utiliser ces informations pour utiliser des armes ou des moyens électroniques.
La capacité de décollage court et d'atterrissage vertical (STOVL) du Lightning lui permet d'opérer à partir des nouveaux porte-avions de classe « Queen Elizabeth » et des navires des nations alliées, ainsi que sur des pistes d'atterrissage courtes.
F-35B sur le Prince of Wales @ Royal Navy
NOTE : au sein de la Royal Navy le "II" de Lightning disparaît.
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