La Direction Générale de l’Armement vient de signer avec Airbus Defence and Space en tant que mandataire, en co-traitance avec Thales, un contrat pour une étude de levée de risques du futur programme d’avion de patrouille maritime (Patmar futur). Ce contrat d’une durée de 24 mois fait suite à l’étude d’architecture et de faisabilité lancée fin 2022 basée sur une cellule d’A321.
Image de synthèse A320/321 MPA @ Airbus
La bataille Airbus vs Dassault
La bataille s’est jouée entre le Dassault Falcon 10X et l’Airbus A321 et le choix a été fait en novembre dernier. Bien que Dassault dispose d’une forte expérience dans le domaine. Airbus offre un spectre plus large avec la reconnaissance, la surveillance et la capacité de chasseur de sous-marins étendue.
Des capacités plus limitées avec le Falcon 10X. De plus, la version A321MPA pourra venir se poser en véritable concurrent du P-8A « Poseidon » de Boeing.
Limiter les risques
Ce nouveau contrat d’étude de définition et de levée de risques vise à préparer le lancement fin 2026 du développement et de la réalisation du programme d’avion de patrouille maritime. Cette étude va permettre d’approfondir les premiers résultats de l’étude d’architecture, afin d’affiner les conditions économiques et industrielles d’exécution du programme, d’orienter les choix techniques des systèmes devant être intégrés sur l’avion et de réaliser les premiers essais en soufflerie.
L’A321 MPA est une version militarisée de l’Airbus A321XLR qui permet de couvrir l’ensemble des besoins opérationnels de la Marine nationale, principalement dans la lutte anti-sous-marine et antinavire, de la basse à la haute intensité, ainsi qu’au recueil de renseignements. L’objectif est de disposer d’un nouvel avion qui doit remplacer au cours de la décennie 2030-2040 la flotte d’Atlantique 2 opérée par la Marine nationale depuis la base aéronavale de Lann-Bihoué.
L’A321 MPA disposera d’un long rayon d’action et d’une grande manœuvrabilité, y compris à basse altitude. L’avion sera équipé de l’ensemble des capteurs propres à un avion de patrouille maritime pour lesquels Thales est un contributeur majeur : radar de dernière génération à antennes actives, système acoustique utilisant des bouées sonar passives et actives, systèmes de guerre électronique et électro-optique, de détection d’anomalie magnétique (MAD) et d’auto-protection.
Il doit également embarquer des moyens de communication, y compris par satellites, ainsi que les armements nécessaires à la lutte anti-sous-marine et anti-navires, notamment l'embarquement en soute de torpilles et du futur missile antinavire (FMAN). La large soute de l’avion et l’architecture ouverte de son système de mission lui confèrent une grande capacité à évoluer tout au long de son cycle de vie pour faire face à l’émergence de nouvelles menaces.
Airbus n’est pas en manque d’expérience
Airbus Defence and Space bénéficie d'une longue expérience dans la conversion d'avions commerciaux en avions militaires, concrétisée avec le succès de A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) qui représente plus de 90 % de part de marché mondial (hors États-Unis). L’entreprise possède également une grande expertise dans l'intégration de capteurs et de systèmes de mission sur les avions P3, C295 et CN235, avec plus de 170 appareils en service dans différentes configurations de patrouille maritime et de surveillance.
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